RESSOURCES
L’Afrique possède de nombreuses ressources diversement réparties sur le continent: des minerais (or, cuivre, fer...) du pétrole et du gaz, ainsi que les forêts, l’agriculture et la pêche. Concernant le pétrole, le gaz, l’uranium ces ressources sont le plus souvent exploitées par des entreprises étrangères. Les mines d’or, de cuivre et d’autres minerais sont exploitées par des travailleurs dont parfois des enfants, dans des conditions déplorables de salaires, de sécurité. Les pollutions et destructions de la nature sont courantes.
Les lois sur la préservation de la biodiversité n’ont pas permis d’épargner une déforestation des forêts primaires, car elles ont préservé la logique commerciale du temps court. (Un forêt primaire se forme en 700 ans!). Depuis l’époque des colonies au début du 19ème siècle, les créations de réserves naturelles obligent, encore aujourd’hui, les populations à quitter leurs terres et donc à ne pouvoir vivre, se déplacer, se développer comme elles l’entendent, alors que des dérogations sont accordées aux groupes pétroliers pour exploiter des gisements.
Concernant l’agriculture divers problèmes entrent en considération: les productions agricoles des fruits, légumes, cacao, café, coton, huile de palme, ou céréales destinées à l’alimentation ou au bio carburant « vert » sont pour la majorité voués à l’exportation, peu de produits sont transformés sur place. De plus le développement des OGM, des pesticides et engrais chimiques créent des dépenses, endettent les petits producteurs les contraignant à produire pour vendre et non plus pour se nourrir. Le cas du coton OGM de la firme Monsantos au Burkina Faso est emblématique. Ce pays devait être l’exemple de la réussite agricole grâce aux OGM. Les politiques convaincu par l’appât du gain ont vanté les mérites des OGM. Le Burkina Faso qui était en tête des pays producteurs d’Afrique pour sa qualité s’est retrouvé avec des productions invendables car devenu de très mauvaise qualité, le coton burkinabé à perdu de sa valeur et beaucoup d’agriculteurs leurs revenus. De plus malgré les promesses les OGM n’empêchent pas les prédateurs (insectes...) et donc oblige au surplus de pesticides.
La pollution due aux produits chimiques agricoles, la destruction de l’écosystème pour les plantations de palmier pour l’huile ou pour les céréales, posent de graves problèmes aux populations. La mondialisation a aussi transporté des parasites d’Amérique, d’Europe et des maladies qui détruisent les cultures.
Le rachat ou la location des terres par des entreprises étrangères obligent à l’expropriation des populations sédentaires, nomades ou pastorales qui pour survivre deviennent des employés agricoles ou d’usines sous payés. Pour exemple en Éthiopie où les terres des Oromos éleveurs sont louées, bradées à environ 10€ l’hectare à l’année et le salaire des ouvriers éthiopiens et d’environ 65€ voire 23 € par mois (4 fois moins qu’au Bangladesh) ce qui ne leur permet évidemment pas de subvenir à leurs besoins de base. Certains pays comme le Kenya ou le Maroc se sont convertis depuis des décennies à l’agriculture d’exportation avec des haricots verts, du café ou des roses... Les ananas, les mangues, les bananes, le cacao de Côte d’Ivoire ou du Cameroun seront vendus à l’exportation notamment par la Compagnie du Fruit, SCB, entreprise familiale française implantée à Marseille, parmi les premiers exportateurs de Bananes. Le prix de ces produits les rend bien souvent inaccessibles à la population locale.
Pour ce qui est de la pêche, le constat est terrible à l’Ouest au large du Sénégal, de la Mauritanie comme à l’Est dans le Golfe d’Aden. La pêche intensive effectuait par les chalutiers étrangers qui raclent les fonds marins et ne respectent aucune norme, ni quota, appauvrit considérablement les populations de pêcheurs. A l’Ouest, la demande croissante en poisson pour faire de la farine, qui sert à engraisser les poissons des fermes d’élevages en Europe ou en Asie, empêche les africains de profiter de leurs ressources halieutiques pour se nourrir. A l’Est, comme dans le Golfe de Guinée, en plus de la pêche intensive il y a la pollution due au déversement de fûts toxiques par des entreprises sans scrupules, en plus des accidents de containers qui tombent à l’eau, des dégazages sauvages des cuves de pétrole des navires.... La ressource en poisson disparaissant certains pêcheurs somaliens ou nigérians se sont convertis à la piraterie pour survivre. Beaucoup périssent par le danger de l’expédition: la mer et les services de sécurité armés à bord des navires marchands qu’ils tentent de rançonner. Chaque fois que la misère est endémique les systèmes mafieux se développent, devenant ainsi une des rares possibilités de subvenir à ses besoins et pour certains de s’enrichir sans plus de scrupules que les entreprises polluantes.
Les ressources de l’Afrique sont nombreuses et réparties sur tout le continent mais les richesses qu’elles produisent sont inégalement réparties dans la population, une poignée s’enrichit, souvent corrompue et les sociétés étrangères peuvent ainsi rapatrier des sommes colossales de leurs bénéfices vers des paradis fiscaux. En cela le processus colonial, a certes changer de nom mais le principe de spoliation des richesses demeure. La France continue avec des sociétés comme Areva, d’exploiter des mines d’uranium sans se soucier de l’impact écologique ou du déplacement forcé des population. Le Sahel est riche de ressources minières or, cuivre, gaz, pétrole, uranium.... Et l’Afrique Centrale est le tragique exemple de l’installation sur le long terme, de conflits pour le contrôle des ressources minières par différentes factions rivales.
Bibliographie:
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